rencontre
Un pivert me réveille en sursaut en martelant violemment le tronc de larbre sous lequel je me suis endormie hier soir après une journée de marche harassante et désespérante. Cela fait maintenant près dune semaine que jessaie de sortir de cette forêt. Je nai plus riens à manger depuis deux jours, je me contente de boire aux nombreuses sources que jai pu trouvé et qui me permettent de continuer à marcher. Je me remets en route, si je reste ici je naurai plus le courage de rien faire, je vais mapitoyer sur mon sort et je ne serai pas plus avancée. Toujours aller de lavant, même quand ça va mal. Les premiers pas de la journée sont les plus durs mais une fois que les premiers vertiges dûs à la faim sont passés cela va mieux.
Cette forêt est vraiment étrange, je nai encore vu aucun chemin, aucune cabane, rien qui puisse mindiquer que des êtres humains sont déjà passés par ici. Cela devient de plus en plus inquiétant. Je marche toujours tout droit, ne marrêtant que pour boire un peu deau quand je rencontre une source. Jessaie de ne pas penser à la façon dont je vais survivre dans les semaines qui viennent. Je me contente danalyser ma situation au jour le jour.
En fin daprès-midi, alors que je viens de faire un pause et me prépare à me remettre en route, il me semble des voix approchant vers moi. Dans ces forêts denses, le regard ne porte quà quelques mètres. De plus, il ny a pas beaucoup de soleil aujourdhui, il fait donc très sombre. Ne sachant quoi faire, il me vient à lidée de ne pas me montrer avant dêtre sûre que ces personnes, quelles quelles soient, soient animées de bonnes intentions. Je cherche un endroit où mabriter quand japerçois un buisson assez épais pour pouvoir me dissimuler aux regards.
Ils sont trois, je ne peux les voir mais jarrive à distinguer leurs voix. Il me semble quil y a deux femmes et un homme, ils semblent être à la recherche dun point deau pour pouvoir faire une pause. Je suis toujours derrière mon buisson et je commence à avoir des crampes, jespère quils ne vont pas rester trop longtemps. Si je fais le moindre bruit, ils mentendront vu qu ils ne sont plus quà environ une dizaine de mètres de moi. Malheureusement pour moi, ils ont lair de se préparer à rester un moment. Ils sont en train de se faire à manger, je sens lodeur de la chaire grillée doù je suis. Ca a lair bon, je sens leau me monter à la bouche et je dois lutter contre un vertige naissant. Un voile noir commence à obscurcir mon regard. Il ne faut pas que je mévanouisse sinon ils vont mentendre. Ils nont pas lair dêtre à ma recherche, mais sais-t-on jamais ? Respire, ça va passer, là, calme, zen.
Je crois quils vont sinstaller ici pour la nuit, va falloir que je sois discrète pour trouver une position plus confortable
« Vous navez pas entendu un bruit ?(non, non, tas rêvé, surveille ta viande elle va brûler. Regarde ailleurs, je nexiste pas, cest le vent dans les arbres).
- Je crois tu as rêvé, je nai rien entendu.
- Cest possible.
- Allez, à table, cest cuit. » (ouf !)
Jai eu chaud sur ce coup-là ! Jessaierai de méclipser quand ils dormiront.